mardi 22 novembre 2011

Le mont Tremblant et ma découverte du système de santé québécois..


La ville Mont-Temblant touristique et coloré (Octobre 2011)

Dernière sortie de la ville en date, c'est une petite escapade en montagne. Dimanche matin, c'est le départ pour le Mont Tremblant et, après quelques détours, l'arrivée dans la ville du même nom. Seuls quelques instants de réflexion sont nécessaires avant de décider de monter à pieds. Les québécois préfèrent le télésiège mais ont cependant pu nous informer qu'on aurait besoin d'une "couple d'heures"  à pieds. Les pistes partent du haut du village, la première section est aménagée. Pour monter, pas de problèmes majeurs puisqu'il suffit de suivre les pistes de ski. La montée est plutôt raide : il n'y a pas de sentiers qui tournent autour du mont doucement comme on en a l'habitude... En chemin, on s'arrête pour pique-niquer et profiter de la vue. On observe la vallée et le lac en contrebas qui s'éloignent et l'on profite de la vue. Quelques biches se sont trouvées sur notre passage ce qui a permis de s'en approcher plutôt prêt. La dernière montée est particulièrement escarpée mais l'on finit par arriver au sommet. 

En hiver, il s'agit d'une station de ski où de nombreux télésièges arrivent. Au sommet, le point de vue nous offre un panorama plutôt joli. Après en avoir profiter, le froid commence à se faire sentir et on décide de redescendre. La pente est raide, l'herbe est longue et humide, et il y a une quantité importante de petits cailloux.Chacun tombe au moins une fois. Malheureusement, la troisième fois que cela m'arrive j'ai mal et les autres affirment avoir entendu un "crack". C'est plutôt douloureux d'abord et j'ai du mal à envisager de redescendre à pieds. Il fait froid, il n'y a personnes et la nuit risque de tomber.. Deux d'entres nous partent voir s'il n'y a pas moyen d'accéder en voiture quelque part pendant que les autres m'aident à marcher, c'est  pas si évident que ça. Lorsque je pose mon pieds droit, c'est tolérable mais chaque inégalité du sol me fait mal (et en montagnes, c'est presque tout les pas). Finalement, plusieurs heures après, la nuit commence à tomber. Sur la dernière portion, on apprends que les filles ont trouvé un pick-up mais c'est trop tard.. fin j'ai fais 150mètres avec pour rejoindre la voiture. Le soir, rentré à Montréal, je m’aperçois que ma cheville à gonfler de la taille d'un oeuf.. ça ne sent pas bon, et c'est parti pour la découverte du système de santé québécois!

Une jolie biche qui n' pas froid aux yeux (Mont Tremblant, octobre 2011)

Le début de la rando (Mont Tremblant, octobre 2011)


Vue depuis le Mont Tremblant (Octobre 2011)

Lundi matin direction la clinique du centre Desjardins. Camille m'accompagne mais je mets 1h pour parcourir 500 mètres (forcément, avec le pieds cassé c'est pas évident). Heureusement qu'on a pensé à me prêter un manche à balais pour m'aider! Il n'est même pas 8h, et je commence mes heures d'attentes.. finalement, je vois le médecin qui m’envoie directement en radiologie. Il m'annonce finalement une fracture de la malléole et me conseille de me rendre aux urgences sans plus de fioritures. (Ben non voyons, j'ai la cheville cassé, il n'allait pas me mettre une bande ou me proposer des béquilles...). Après avoir fait le plein de courage grâce à mes superes collocs, je prends le taxi vers le CHUM Notre Dame.

C'est là que la galère commence véritablement. J'arrive aux urgences à 11h52 (ticket de taxi pour me le rappeler) et je me retrouve directement en fauteuil roulant... sauf que ce n'est pas évident de se déplacer en fauteuil, pour la première fois, avec un sac à dos et un manche à balais dans chaque main... Evidemment, je n'ai pas ma carte d'assurance maladie québécoise puisque je l'ai perdu quelques jours auparavant. Voila qu'on m’envoie me balader et explorer les différents pavillons de l’hôpital pour aller chercher de quoi prouver que je suis couverte ... en effet, il vaut mieux, sinon il faut débourser plus de 900$ CAD rien que pour voir le médecin. Puis retour à la salle d'attente... Le temps passe, les gens défilent, j'ai faim, les gens défilent, j'attends, j'observe, mais surtout j'attends... Jusqu'à 19h tout va bien, puis l'attente devient rude, les nerfs commencent à se faire sentir. J'ai l'impression de me faire griller par tout le monde.. Pire même, une dame me dit que je devrais passer bientôt, juste avant elle et après une autre fille... Tout deux sont appelés, j'attends toujours... Pas moyen d'aller demander puisqu'on m’envoie chier.. 


Finalement je vois le médecin... Oui mon pieds est cassé... oui on va me mettre une petite bande... ah mince, il est déjà trop tard pour avoir une solution durable, il faudra continuer demain... Mais oui... Je reçois un plâtre provisoire ainsi qu'une ordonnance pour me rendre dans clinique orthopédique le lendemain... Quelle journée utile, j'aurais passé 12h pour apprendre que mon pieds est cassé et me faire poser 2 bandes... fascinant! 

Le lendemain on me met une atèle qui ressemble à une botte de ski. Les explications ne sont pas claires mais je vais devoir faire avec! Commence alors la découverte de la ville en béquilles... horrible, effrayant, déprimant! Plus de liberté de mouvements, c'est ultra-fatiguant et ça fait mal aux mains et à la deuxième jambe.. Aucun moyen de déplacer des objets, jamais les mains libres.. J'en profite pour dire merci à tous ceux qui m'aident là dedans! Ça va faire trois semaines que la situation dure, elle s'améliorer petit à petit mais je me sens comme dans un espèce de Big Brother à ne vivre qu'à l'intérieur de ma résidence. Jeudi dernier, je suis retournée à l'hopital, mon rendez-vous de 9h du mat ne m'a pas permis de rentrer chez moi avant 14h et le médecin ne m'a pas beaucoup dit de plus. Je sais juste que je peux essayer de poser mon pieds de temps à autres... vivement que ça finisse et que je parte explorer le Québec pour rattraper le temps perdu...





















lundi 14 novembre 2011

Balade en Lanaudière

Ça fait déjà bien longtemps que j'ai l'intention d’ajouter un nouvel article mais le temps défile vite. N'empêche, je vais m'y remettre, ne serais-ce que pour pouvoir garder ce blog comme un carnet de voyage de cette année (d'étude). Il fait encore plutôt chaud contrairement à ce que l'on pourrait penser au travers de toutes les descriptions frigorifiques de la rigueur et durée de l'hiver québécois. Voici une petite balade en Lanaudière au travers de 2 sorties terrains auxquelles j'ai participé durant le mois d'octobre.

La campagne québecoise : les fermes en Lanaudière


Récolte de la canneberge (Photo de Quentin Panisse, octobre 2011)
Une grande majorité des étrangers désirent découvrir les régions du Québec et le reste du Canada mais ce n'est pas toujours évident à mettre en place. Le cours d' "activité d'intégration" inclut une sortie "en région" afin de découvrir le rural d'ici. Aurélien, Quentin, Anne et moi (les 4 étudiants en échange en maîtrise de géographie à l'UQAM cette année) avons pu aller en Lanaudière, région administrative du Québec situé au nord de l'agglomération montréalaise. 

Départ à 8h du mat. Après plus d'une heure de route, on s'arrête dans les locaux du ministère de l'agriculture. Une ancienne étudiante de l'UQAM y est employée. Elle nous expose rapidement la situation régionale : les stratégies agricoles adoptées ainsi que les problématiques qui en découlent. Situé dans le piedmont des Laurentides, les terres sont chères et subissent une forte pression urbaine du fait de leur proximité à Montréal  ainsi que de leur rareté. En effet, plus on s'aventure au nord, plus les productions sont marginales (exploitations extensives, pâturages, etc.). Les choix établis dans les années 1980 ne permettent plus d'être compétitif sur le plan international (notamment en ce qui concerne le marché porcins) alors que les marchés vont vers l'exportation. On observe des restructurations et les agriculteurs tentent de se tourner vers des marchés de niches dont beaucoup sont déjà occupés. Conscients de la problématique, nous partons découvrir 2 de ces exploitations.

Notre premier arrêt est une ferme de canneberges (dont j'ai malheureusement oublié le nom). La canneberge est ce petit fruit rouge, à la mode pour ses vertus médicales, qu'on nomme également crannebery. Elle ressemble à une grande airelle au goût (cru) vraiment pas terrible. Le fils de l'agriculteur, qui est également sa relève, nous fait découvrir l'exploitation. Cette ancienne ferme de gazon, qui rappelle vaguement les marais salants de la côte atlantique française, a connu un long processus de transformation. Ce Vendredi, le temps est agréable et par chance on assiste à la récolte des fruits. Ce dernier provient d'un arbrisseau sauvage poussant dans les tourbières et aime les substrat imbibés d'eau. Après avoir poussé au fond des bassins, on immerge les végétaux pour facilité la récolte et limite les dégâts du à la fragilité. Les fruits flottent puisqu'ils contiennent une poche d'air près des pépins. 

Après la pause déjeuner, on part découvrir une exploitation d'un genre très différent : une courgerie. Par soucis d'exactitude, il faut préciser que "la courgerie" est en réalité le nom (déposé) de la ferme de courges visitée. Pascale, la propriétaire, nous a fait visiter les lieux et nous a exposé un rapide panorama de la naissance de ceux-ci et des débuts de l'exploitation. Elle s'est battue pour obtenir ce qu'elle a. Tout les choix de marketing sont réfléchis et calculés, et on sent que l'endroit est avant tout une entreprise. Les choix sont assumés mais sont pesants dans le discours. Au départ, la courgerie semblait être un de ces lieux accueillant où l'on aime passer une journée en famille mais ce n'est pas le cas. C'est une entreprise, une ferme d'un genre particulier, où sont possibles quelques activités après les achats. Un petit tour de champs en tracteur est vendu 2 dollars aux enfants, un petit musé avec des photos de courge et le matériel agricole est visitable et on note la présence de quelques tables de pique-nique. La courgerie est donc l'exemple parfait d'un marché de niche bien défendu et penser dans les moindres détails.

Stage GPS au pays des lacs
Stage GPS au lac Lusignan (Photos de David, octobre 2011)

Feu de camp (Photo de David modifiée, octobre 2011)
Canoe sur le lac Lusignan (Octobre 2011)
Dans le cadre d'un autre cours (Système d'Information Géographique), j'ai pu découvrir une autre partie (plus nordique) de la Lanaudière. Il s'agit de la région de Saint-Miche-des-Saints et du lac Lusignan. Dans le but de pratiquer le GPS (outil essentiel du géographe pour ses levés de terrain), tout en apprenant à se connaitre, tout le monde a embarqué dans un magnifique autobus scolaire jaune-orange un samedi midi du début d'Octobre. Un bon gros trois heures plus tard, et ce après un arrêt à la SAQ (Société des Alcools du Québec), en fin d'après-midi, nous débarquons au bord du lac. L'UQAM y possède un centre écologique qui est aussi une aubergeAprès quelques discours et formalités d'usages et la découverte des chambres, on en a profité pour aller se balader aux alentours. A 18h, sonne l'heure du fatidique souper québécois (pas évident de ce faire à cet horraire). Le soir l'on profite de la salle de jeu où l'on peut boire un verre de vin en jouant au pool/dart/pingpong. 

Samedi, nous avons cours. Les différents outils (le GPS, la boussole, les cartes, les coordonnées, la radio spectrométrie, etc) nous sont présentés. Le temps n'est pas parfait mais nous allons nous exercer dehors puis partons sur le lac en canoë. Malgré qu'il pleuviote un feu de camp est fait où grillent saucisses et chamalows. Dimanche matin, avant de repartir, une chasse au trésor est inscrite au planning afin de mettre en pratique notre savoir du GPS. La mise en place prends un peu de temps, ce qui me laisse le temps de jouer au carte et danser avec le groupe de colombiens qui participe à la sortie. Finalement la chasse au trésor s'organise, les équipes se forment. Les équipes sont divisés en 2 et nous avons des talkie-walkies pour communiquer. Avec ma coéquipière, nous partons en canoë sur le lac afin de récolter des coordonnées cachés sur les petites îles. Le temps presse, la partie sur le lac est abrégée, mais finalement tout le monde trouve les coordonnées du trésor que personne ne localisent. La bouteille de porto est finalement retrouvée et les gagnants décident de la partager au repas de midi, puis nous repartons.  Voila une sortie bien sympathique comme l'on en a pas en France et qui m'aura permise de passer 3 jours loin de la grande ville.