Ça fait déjà bien longtemps que j'ai l'intention d’ajouter un nouvel article mais le temps défile vite. N'empêche, je vais m'y remettre, ne serais-ce que pour pouvoir garder ce blog comme un carnet de voyage de cette année (d'étude). Il fait encore plutôt chaud contrairement à ce que l'on pourrait penser au travers de toutes les descriptions frigorifiques de la rigueur et durée de l'hiver québécois. Voici une petite balade en Lanaudière au travers de 2 sorties terrains auxquelles j'ai participé durant le mois d'octobre.
La campagne québecoise : les fermes en Lanaudière
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Récolte de la canneberge (Photo de Quentin Panisse, octobre 2011) |
Une grande majorité des étrangers désirent découvrir les régions du Québec et le reste du Canada mais ce n'est pas toujours évident à mettre en place. Le cours d' "activité d'intégration" inclut une sortie "en région" afin de découvrir le rural d'ici. Aurélien, Quentin, Anne et moi (les 4 étudiants en échange en maîtrise de géographie à l'UQAM cette année) avons pu aller en Lanaudière, région administrative du Québec situé au nord de l'agglomération montréalaise.
Départ à 8h du mat. Après plus d'une heure de route, on s'arrête dans les locaux du ministère de l'agriculture. Une ancienne étudiante de l'UQAM y est employée. Elle nous expose rapidement la situation régionale : les stratégies agricoles adoptées ainsi que les problématiques qui en découlent. Situé dans le piedmont des Laurentides, les terres sont chères et subissent une forte pression urbaine du fait de leur proximité à Montréal ainsi que de leur rareté. En effet, plus on s'aventure au nord, plus les productions sont marginales (exploitations extensives, pâturages, etc.). Les choix établis dans les années 1980 ne permettent plus d'être compétitif sur le plan international (notamment en ce qui concerne le marché porcins) alors que les marchés vont vers l'exportation. On observe des restructurations et les agriculteurs tentent de se tourner vers des marchés de niches dont beaucoup sont déjà occupés. Conscients de la problématique, nous partons découvrir 2 de ces exploitations.
Notre premier arrêt est une ferme de canneberges (dont j'ai malheureusement oublié le nom). La canneberge est ce petit fruit rouge, à la mode pour ses vertus médicales, qu'on nomme également crannebery. Elle ressemble à une grande airelle au goût (cru) vraiment pas terrible. Le fils de l'agriculteur, qui est également sa relève, nous fait découvrir l'exploitation. Cette ancienne ferme de gazon, qui rappelle vaguement les marais salants de la côte atlantique française, a connu un long processus de transformation. Ce Vendredi,
le temps est agréable et par chance on assiste à la récolte des fruits. Ce dernier provient d'un arbrisseau sauvage poussant dans les tourbières et aime les substrat imbibés d'eau. Après avoir poussé au fond des bassins, on immerge les végétaux pour facilité la récolte et limite les dégâts du à la fragilité. Les fruits flottent puisqu'ils contiennent une poche d'air près des pépins.
Après la pause déjeuner, on part découvrir une exploitation d'un genre très différent : une courgerie. Par soucis d'exactitude, il faut préciser que "la courgerie" est en réalité le nom (déposé) de la ferme de courges visitée. Pascale, la propriétaire, nous a fait visiter les lieux et nous a exposé un rapide panorama de la naissance de ceux-ci et des débuts de l'exploitation. Elle s'est battue pour obtenir ce qu'elle a. Tout les choix de marketing sont réfléchis et calculés, et on sent que l'endroit est avant tout une entreprise. Les choix sont assumés mais sont pesants dans le discours. Au départ, la courgerie semblait être un de ces lieux accueillant où l'on aime passer une journée en famille mais ce n'est pas le cas. C'est une entreprise, une ferme d'un genre particulier, où sont possibles quelques activités après les achats. Un petit tour de champs en tracteur est vendu 2 dollars aux enfants, un petit musé avec des photos de courge et le matériel agricole est visitable et on note la présence de quelques tables de pique-nique. La courgerie est donc l'exemple parfait d'un marché de niche bien défendu et penser dans les moindres détails.
Stage GPS au pays des lacs
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Stage GPS au lac Lusignan (Photos de David, octobre 2011) |
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Feu de camp (Photo de David modifiée, octobre 2011) |
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Canoe sur le lac Lusignan (Octobre 2011) |
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Dans le cadre d'un autre cours (Système d'Information Géographique), j'ai pu découvrir une autre partie (plus nordique) de la Lanaudière. Il s'agit de la région de Saint-Miche-des-Saints et du lac Lusignan. Dans le but de pratiquer le GPS (outil essentiel du géographe pour ses levés de terrain), tout en apprenant à se connaitre, tout le monde a embarqué dans un magnifique autobus scolaire jaune-orange un samedi midi du début d'Octobre. Un bon gros trois heures plus tard, et ce après un arrêt à la SAQ (Société des Alcools du Québec), en fin d'après-midi, nous débarquons au bord du lac. L'UQAM y possède un centre écologique qui est aussi une auberge. Après quelques discours et formalités d'usages et la découverte des chambres, on en a profité pour aller se balader aux alentours. A 18h, sonne l'heure du fatidique souper québécois (pas évident de ce faire à cet horraire). Le soir l'on profite de la salle de jeu où l'on peut boire un verre de vin en jouant au pool/dart/pingpong. Samedi, nous avons cours. Les différents outils (le GPS, la boussole, les cartes, les coordonnées, la radio spectrométrie, etc) nous sont présentés. Le temps n'est pas parfait mais nous allons nous exercer dehors puis partons sur le lac en canoë. Malgré qu'il pleuviote un feu de camp est fait où grillent saucisses et chamalows. Dimanche matin, avant de repartir, une chasse au trésor est inscrite au planning afin de mettre en pratique notre savoir du GPS. La mise en place prends un peu de temps, ce qui me laisse le temps de jouer au carte et danser avec le groupe de colombiens qui participe à la sortie. Finalement la chasse au trésor s'organise, les équipes se forment. Les équipes sont divisés en 2 et nous avons des talkie-walkies pour communiquer. Avec ma coéquipière, nous partons en canoë sur le lac afin de récolter des coordonnées cachés sur les petites îles. Le temps presse, la partie sur le lac est abrégée, mais finalement tout le monde trouve les coordonnées du trésor que personne ne localisent. La bouteille de porto est finalement retrouvée et les gagnants décident de la partager au repas de midi, puis nous repartons. Voila une sortie bien sympathique comme l'on en a pas en France et qui m'aura permise de passer 3 jours loin de la grande ville.